MAI, le mois des essaimages

Mais c’est aussi le mois du gaspillage, on achète du carburant, on rase l’herbe avec les tondeuses thermiques, tout cela pour « rendre plus propre » alors que la nature est en pleine expansion et donne de la nourriture à tous les pollinisateurs. Alors, faites des économies de carburants, arrêtez de perdre du temps et de polluer, laissez les insectes butiner. Vous tondrez fin MAI. À bon entendeur, salut !

MAI, est le mois de la croissance rapide des plantes car chaleur et humidité sont les rois de la météo, sans oublier nos fameux saints de glace. La nature s’enrichit de multiples floraisons, pollen et nectar sont présents à foison pour le plus grand bonheur des colonies. Aubépines, framboisiers, thym, acacias, cotonéasters attirent particulièrement les abeilles.

Les miellées d’avril ont donné des abeilles, celles du mois de mai donnent souvent les premières récoltes de miel. Attention, les saints de glace (pas forcément aux dates mais souvent 3 journées plus fraiches) provoquent fréquemment un petit blocage de ponte qui va engendrer les essaimages. De nombreux paramètres, comme l’âge des reines, les miellées, la météo, la force des colonies, la génétique, la taille de la reine, etc (l’homme ne sait pas encore tout sur le monde des abeilles), engendrent la fièvre d‘essaimage qui gagne la colonie, trop tard, plus rien ne l’arrêtera. La surface du couvain ouvert diminue au profit du couvain fermé et la reine mère part avec environ la moitié de la colonie. C’est parti, on court dans les arbres chercher les essaims. Pour l’apiculteur averti, MAI est le mois des divisions (essaimage artificiel) et de l’élevage des reines.

Qui dit croissance des colonies, dit croissance du nombre de varroas. Augmenter son cheptel ne doit pas s’accompagner de l’élevage de varroas. Alors on en profitera pour tester l’état d’infestation avant la pause des hausses. En cas d’une importante pression varroas, on devra traiter donc pas de récolte mais on sauve une colonie que nous aurions perdue en septembre. Nous devons avoir en tête ces informations :

• Les ruches de production de miel ne seront traitées qu’en dehors des mois de récolte;

• Tous les essaims naturels et artificiels seront traités dès leur constitution;

• Les ruches trop infestées seront traitées immédiatement, donc pas de récolte;

• Les produits utilisés devront disposer d’une AMM (autorisation de mise sur le marché);

Lorsque la première hausse se remplit et est bien « blanchie », on pose la seconde. La première hausse est composée de cadres bâtis, lorsqu’on en possède. Pour la seconde, on privilégiera les cadres cirés, au moins un sur deux et en principe, la seconde se pose sous la première.

Tous les apiculteurs avertis savent que certaines lignées produisent plus de propolis que les autres. Les abeilles colmatent tous les interstices avec de la propolis, sorte de « colle-mastic ». On mettra donc une grille à propolis que les abeilles s’empresseront de colmater. Cette grille, une fois récoltée passera une nuit au congélateur. Puis, une fois réduite en poudre puis dissoute dans de l’alcool, nous permettra d’éviter le passage chez le pharmacien lorsque les premiers froids nous envahiront.

Mai, est aussi le mois des traitements pour certains agriculteurs et/ou particuliers. Les abeilles butineront indifféremment sur toutes les fleurs. Alors parcourez la nature, regardez qui fait quoi et comment, soyez vigilants sur les emplacements, n’hésitez pas à communiquer et au besoin, déplacer vos colonies.

Ne loupez pas cette période, Avril, Mai et Juin sont les mois productifs de l’Apiculture !

Sam Cedrabac